Maîtriser les Fondamentaux du Dallage Béton: Techniques, Matériaux et Conseils Pratiques. Cholet(49)

Publié le 25 mars 2024 à 07:06

Introduction

  • Brève présentation du dallage comme élément essentiel dans la construction.

Dans l'univers de la construction, le dallage représente un élément fondamental. Ce composant structurel ne se limite pas à offrir une base solide et stable pour les diverses constructions ; il joue également un rôle crucial dans l'isolation thermique, la distribution des charges et la durabilité globale d'un bâtiment. 


Auteur de l'article : Jérôme Masse, spécialiste en travaux, assistance à maîtrise d'ouvrage 

Avertissement : Cet article est destiné à un public de particuliers ou de professionnels peu familiarisés avec ces problématiques. Il se présente comme une source de vulgarisation et non comme un guide d'ingénierie technique approfondi. Il ne vise pas à la rigueur scientifique et ne couvre pas de manière exhaustive toutes les causes, toutes les conséquences, ni l'ensemble des solutions possibles aux problématiques soulevées. En raison de cette approche généraliste, nous recommandons vivement la consultation d'un expert pour une analyse détaillée et adaptée à chaque situation spécifique.

  • Importance du choix correct des matériaux et techniques pour la longévité et la fonctionnalité du dallage.

Le choix judicieux des matériaux et des techniques de mise en œuvre est donc essentiel pour garantir la longévité et la fonctionnalité du dallage. Cela implique une connaissance approfondie des normes en vigueur, des propriétés des matériaux utilisés, ainsi qu'une attention particulière aux détails techniques lors de la conception et de l'exécution. Ce soin dans la sélection et l'application assure non seulement la pérennité de l'ouvrage, mais contribue également à son esthétique et à son intégration dans l'environnement.

I. Les Bases du Dallage

  • Généralités sur le dallage : Définition et distinction entre les types de dallage selon le DTU 13.3.

LLe dallage, un élément clé de la construction, se caractérise par une dalle de béton qui sert de revêtement au sol, capable de supporter des charges variées. Selon le DTU 13.3, le dallage se distingue en différentes catégories, adaptées à divers environnements et contraintes, allant des espaces résidentiels aux usages industriels.

  • Rôles et fonctions : Support des charges, isolation du sol, et base pour revêtements de sol.

Les dallages jouent un rôle crucial dans la construction, en assurant plusieurs fonctions clés : ils supportent les charges, contribuant à la répartition du poids et à la stabilité de la structure ; ils isolent le sol, protégeant l'intérieur des bâtiments contre l'humidité et les variations thermiques ; et ils servent de base pour les revêtements de sol, offrant une surface solide et uniforme pour divers types de finitions. Ces fonctions sont essentielles pour la durabilité, l'efficacité énergétique, et l'esthétique des constructions.

II. Constitution du Dallage

La Forme

La "forme" joue un rôle crucial de fondation pour le dallage, nécessitant des propriétés physiques et mécaniques spécifiques pour assurer la stabilité et la performance du dallage. Elle doit être résistante aux effets de l'eau et du gel, ce qui peut impliquer l'installation d'un drainage périphérique pour prévenir les accumulations d'eau. Pour une répartition uniforme des charges, la forme doit être homogène et posséder une résistance mécanique suffisante pour supporter les efforts et prévenir les tassements. Elle peut être constituée de tout-venant stabilisé mécaniquement, de grave stabilisée, ou, dans certains cas, de grave ciment. La qualité de compactage de la forme est vérifiée par des tests spécifiques, tels que l'essai de plaque de Westergaard ou le CBR, pour s'assurer de sa capacité à supporter le dallage. Enfin, une couche anti-contaminante est ajoutée pour protéger le béton des éléments potentiellement nuisibles présents dans la forme.

L'Isolant

L'isolant dans un dallage est un composant clé pour assurer l'isolation thermique et parfois phonique du bâtiment. Sa sélection dépend des performances d'isolation requises, dictées par les réglementations thermiques en vigueur. Les matériaux isolants, comme le polystyrène expansé ou la laine de roche, sont choisis pour leur capacité à limiter les transferts de chaleur, contribuant ainsi à l'efficacité énergétique du bâtiment et au confort des occupants. Le placement de l'isolant doit être réalisé avec soin pour éviter les ponts thermiques et assurer une isolation continue.

L'isolation des sols est cruciale pour réduire les déperditions thermiques, améliorer le confort et réaliser des économies d'énergie, représentant entre 5 et 10% des pertes de chaleur. Pour les espaces chauffés au-dessus des dalles, l'utilisation d'isolants peu compressibles, imputrescibles et certifiés ACERMI (notamment le type 3.1.2.2 pour les maisons individuelles) comme le polystyrène expansé est recommandée. Ces matériaux doivent présenter une résistance à l'écrasement adéquate, avec un module d'élasticité Es supérieur à 2,1 MPa, et respecter des critères spécifiques de non hydrophilie et de rigidité mécanique, conformément aux classifications ISOLE O2 et L2, pour garantir l'efficacité de l'isolation.

À noter :

L'ACERMI (Association pour la CERtification des Matériaux Isolants) certifie les performances d'isolation des matériaux isolants. Cette certification garantit que les produits isolants répondent à des standards de qualité stricts, en termes de résistance thermique et de durabilité, assurant ainsi l'efficacité énergétique des bâtiments. Elle est cruciale pour choisir des isolants conformes aux exigences réglementaires et performants sur le long terme.

Le Corps de Dallage

Le corps de dallage, essentiel pour la résistance et la stabilité de la construction, est conçu avec un béton armé dont le dosage en ciment est supérieur à 300 kg/m³. Pour répondre aux besoins spécifiques de chaque projet, l'épaisseur du dallage varie selon la catégorie de charge : 15 cm pour une catégorie 1, destinée aux zones subissant de lourdes charges ; 13 cm pour la catégorie 2, et 12 cm pour la catégorie 3, adaptées à des charges moindres. La justification de l'épaisseur choisie est cruciale et doit être appuyée par des calculs précis.

Les trois catégories de dallage se basent sur leur capacité à supporter différentes charges, dictant leur épaisseur et leur conception :

  • Catégorie 1 : Conçue pour les zones à très fortes charges, nécessitant un dallage d'une épaisseur minimale de 15 cm. Idéale pour les environnements industriels lourds ou les zones de stockage à haute densité.

  • Catégorie 2 : Adaptée à des charges modérées avec une épaisseur de dallage de 13 cm, cette catégorie convient aux applications commerciales et certains ateliers.

  • Catégorie 3 : Pour les charges légères, avec une épaisseur de 12 cm, elle est souvent utilisée dans les résidences, garages, et pavillons où les sollicitations sont relativement faibles.

Pour renforcer le dallage et limiter les risques de fissuration, notamment lors du retrait du béton, un treillis soudé spécifique, le PAF 10 ADETS, est souvent intégré, apportant une meilleure répartition des tensions. Dans les environnements industriels, où les sollicitations sont plus importantes, le dallage peut être fortement armé pour augmenter sa résistance mécanique.

Les fibres métalliques représentent une alternative ou un complément aux armatures traditionnelles, offrant une amélioration notable de la résistance à la fissuration du béton. Elles sont particulièrement utiles dans les dallages industriels et sont souvent associées à d'autres renforcements pour une efficacité optimale.

 

À noter :

La mise en œuvre du corps de dallage doit être effectuée avec soin, utilisant une règle vibrante pour un nivellement précis, suivie d'une cure attentive pour prévenir la dessiccation et la fissuration superficielle, assurant ainsi la longévité et la performance du dallage.

La Couche d'Usure

La couche d'usure sur un dallage est cruciale pour sa résistance et sa durabilité, spécialement dans des environnements exigeants comme un local de stockage de pièces métalliques lourdes. L'utilisation de granulats métalliques au lieu de minéraux dans le béton améliore significativement la résistance aux contraintes mécaniques, physiques, et chimiques. Cette couche peut être incorporée directement au béton frais ou ajoutée comme revêtement sur un béton durci, avec des techniques variées telles que le saupoudrage ou l'application de coulis. Le choix entre une couche d'usure incorporée et un revêtement rapporté dépend des besoins spécifiques du projet, incluant la résistance souhaitée et les considérations esthétiques.

Cette couche joue un rôle essentiel dans la protection du dallage contre les agressions mécaniques, physiques, et chimiques. Deux méthodes principales sont employées : l'incorporation de granulats durcisseurs directement dans le béton frais, par saupoudrage ou coulis, et l'ajout d'un revêtement rapporté sur le béton durci, tel que le carrelage ou la résine. Les granulats métalliques sont particulièrement recommandés pour les zones soumises à des charges lourdes, améliorant la résistance à l'abrasion, aux chocs, et offrant une meilleure durabilité. La finition est achevée par un lissage à la truelle mécanique, suivi d'une cure soigneuse pour optimiser la résistance et l'esthétique de la surface.

Classement des couches d'usure par le CSTB

Le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) a établi des normes de classement détaillées pour évaluer la résistance des revêtements de sol, différenciées entre les usages collectifs piétonniers (classement UPEC) et industriels (classement I/MC). Ce système de classement prend en compte divers types de sollicitations — mécaniques telles que le choc, le poinçonnement, le ripage, et l'usure, ainsi que chimiques, incluant l'exposition aux acides, bases, et autres agents potentiellement tâchants ou corrosifs. Chaque catégorie de contrainte est évaluée selon un indice croissant de 1 à 4, basé sur la sévérité de l'exposition, permettant ainsi une approche sur mesure dans le choix des matériaux de construction pour garantir la longévité et la sécurité des sols dans différents environnements. Cette méthodologie assure que les matériaux sélectionnés pour le revêtement des sols répondent précisément aux besoins spécifiques de chaque espace, qu'il s'agisse d'un usage intensif dans un contexte industriel ou d'une fréquentation élevée dans des espaces publics.

Dallage Désolidarisé ou Appuyé

Dallage désolidarisé

Dans la construction, le choix entre un dallage désolidarisé et un dallage appuyé se base sur la relation du dallage avec les éléments structurels environnants. Un dallage désolidarisé est séparé des fondations par une couche d'isolant ou un film polyane, permettant une indépendance des mouvements et une réduction des transmissions de contraintes. Cette méthode est souvent utilisée pour éviter les fissurations dues au retrait du béton ou aux mouvements différentiels du sol.

Dallage appuyé

À l'inverse, le dallage appuyé est directement lié aux fondations, offrant une rigidité accrue et une meilleure répartition des charges, mais nécessite une attention particulière aux joints de dilatation et de retrait pour gérer les variations dimensionnelles. Le choix entre ces deux méthodes dépend des spécificités du projet, comme la nature du sol, les charges attendues, et les exigences thermiques.

À noter :

La distinction entre les dallages des types 1, 2, et 3 tient principalement à leur relation avec les structures porteuses verticales. Les dallages de types 1 et 2, généralement destinés à des constructions plus exigeantes en termes de charges et de stabilité, sont conçus pour être désolidarisés des éléments verticaux porteurs. Cette désolidarisation est cruciale pour permettre au dallage de se comporter indépendamment des mouvements potentiels des structures porteuses. À l'inverse, dans les maisons individuelles, où les exigences peuvent être moins strictes, les dallages de type 3 peuvent être appuyés directement sur ces structures, simplifiant la construction tout en répondant aux besoins de stabilité et de coût.

Dans quels cas le dallage terre-plein est-il déconseillé ?

Le choix de réaliser un dallage sur terre-plein nécessite une évaluation minutieuse des conditions du sol pour garantir la durabilité et la stabilité de l'ouvrage. Il est particulièrement déconseillé dans des situations spécifiques telles que sur des terrains en pente, où les irrégularités et risques de tassements différentiels sont élevés; sur des sols très humides ou inondables, où un drainage ou un vide sanitaire peut s'avérer nécessaire; ainsi que sur des sols argileux susceptibles de subir des déformations dues à leurs variations de volume avec l'humidité. En cas de sols hétérogènes, les risques de tassements différentiels exigent également une attention particulière. Pour contrer les effets de l'humidité, les fondations doivent être continues et profondes, formant ainsi un barrage efficace contre les migrations d'eau.

III. Les Différents Joints dans le Dallage

Dans le cadre de la construction de dallages, l'intégration de différents types de joints est cruciale pour garantir la fonctionnalité et la longévité de l'ouvrage. Ces joints, minutieusement planifiés avant l'exécution, prennent en compte les phases de coulage, la structure du bâtiment, et les spécificités du site.

 

  • Joint d'arrêt de coulage (joint de construction) : Délimite les phases de coulage et est essentiel pour toute l'épaisseur du dallage, permettant des mouvements horizontaux sans affecter la verticalité et protégeant les arêtes.

 

  • Joint de retrait : Conçu pour contrôler la fissuration due au retrait du béton, sa réalisation précise permet de maintenir l'intégrité du dallage.

 

  • Joint de désolidarisation : Permet au dallage de se mouvoir librement, évitant les contraintes induites par le contact avec d'autres structures.

 

  • Joint de dilatation : Nécessaire pour les dallages extérieurs, il permet une expansion et une contraction sans fissuration, crucial sous l'effet des variations de température.

 

Ces joints, en fonction de leur type, jouent différents rôles allant de la gestion des mouvements du dallage à la prévention des fissures, essentiels pour la pérennité et la performance du dallage dans divers environnements.

IV. Conseils Pratiques pour la Réalisation d'un Dallage

  • Préparation du Sol : La qualité du sol et un bon drainage sont essentiels pour éviter les tassements et garantir la durabilité du dallage. Un sol stable, homogène, et correctement drainé forme la meilleure base pour un dallage performant.

 

  • Mise en Œuvre : Les étapes de réalisation doivent être rigoureusement respectées, depuis la préparation du sol jusqu'à la coulée du béton, en passant par la mise en place de l'isolant et des armatures. Une attention particulière doit être portée à la qualité du béton et au respect des épaisseurs et niveaux.

 

  • Entretien et Durabilité : Un dallage bien conçu et correctement réalisé nécessite peu d'entretien. Cependant, des inspections régulières permettent de détecter et de réparer les éventuels dégâts pour prolonger sa durée de vie.

Conclusion

La qualité du dallage est déterminante dans la réussite d'un projet de construction, jouant un rôle pivot dans la pérennité, la fonctionnalité et l'efficience de l'édifice. Se conformer scrupuleusement aux normes établies et appliquer les recommandations des experts sont des pratiques indispensables pour garantir l'excellence du résultat final. Ces démarches permettent non seulement de respecter les exigences réglementaires mais aussi d'assurer l'adaptabilité et la résilience du dallage face aux sollicitations et aux conditions environnementales auxquelles il sera exposé.

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